Jean d’Oran

Mourir de chagrin ou de joie. 

Soupirer contribue à dissoudre les agrégats de fibrine qui peuvent se former dans les cavités du cœur, lorsque les palpitations sont trop fortes. On pourrait dire que le soupir empêche l’arrêt du cœur, celui qui peut s’arrêter à chaque chagrin d’amour. Et donc chaque amour qui m'a cloué à une porte de grange, inventé ou non, s'est retrouvé grâce à des soupirs parfois violents sur des cahiers de poèmes, transcendé, sublimé, mis en musique. En voici quelques-uns.


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La fonction du soupir

1 - Menthalo voir les paroles

2 - Des yeux de Sienne voir les paroles

3 - Bien-sûr voir les paroles

4 - Soleils couchants voir les paroles

5 - Du temps libre voir les paroles

6 - Un peu de blues voir les paroles

7 - 15 ans voir les paroles

8 - Féline voir les paroles

9 - Sauvagine voir les paroles

10 - Errances voir les paroles

11 - Eros voir les paroles

1- Menthalo (Il faut que tu saches)


Une des premières chansons que j'ai écrites, et la première qui ait intéressé un musicien professionnel ! 

Je l’avais quittée, je n’aurais pas dû ! dans les quinze jours elle se consolait dans les bras d’un autre, et moi, j’ai été malheureux comme les pierres pendant six mois.


Paroles et musique : Jean d’Oran  | Directeur artistique : @Norhafr | Photo : Kevin Houri 

Je n’ai plus de soucis, je n’ai plus de folies

Tu es partie loin de ma vie, tu es partie à l’infini.

Il n’y plus d’étoiles dans tes yeux, d’ailleurs j’ai tout oublié de tes yeux

Les étoiles dans d’autres yeux, les étoiles parsèment les cieux

Mais dans la nuit qui vient il y aura Vénus

Et le jour qui viendra connaitra le soleil

Je verrai d’autres gens, je ferai des enfants. 


Refrain :     Mais il faut que tu saches 

                 Que le printemps c’est toi

                 Que chaque menthe à l’eau quand il fait chaud c’est toi

                 Que dans mon univers tu fus reine six mois

                 Que six mois passent vite quand on se sent heureux

                 Que tu m’as fait goûter le plaisir d’être deux

                 Et que quand on est deux on est souvent heureux.


Bien sûr, j’aurai pu te le dire plus tôt, je ne trouvais jamais les mots ;

J’avais toujours mal à mes maux, je ne trouvais pas le repos.

Évidemment c’est un peu tard, mais il faut enlever ce fard.

On ne s’avoue jamais trop tard, quand on n’est pas bien, quelque part.

Mais quelque part en moi il y avait un cœur,

Tu étais dans ce cœur, tu me cachais mon cœur,

Mais mon cœur est à moi, à mon âme et à moi


Refrain        


Voilà, tu disparais, la brume te balaie

Je t’efface à jamais, tu es presque gommée

Tu as ta place aux souvenirs, au chapitre de mes sourires,

Je ne vais plus pouvoir te lire, je dis adieu à ton navire.

Ton oiseau est entré au port des souvenirs 

Je n’ai plus rien de toi, juste quelques sourires

Tu commences ta vie, je vais vivre ma vie


Refrain        

                    Et que quand on est deux on est souvent heureux.

                    Et que quand on est deux on est parfois heureux


2 - Les yeux de Sienne

Au départ, c'était, comme chaque fois, une histoire intime. Elle, qui a de grand yeux couleur terre de sienne, ou marron clair, mais c'est moins joli à dire, et qui ne baisse pas les yeux lorsque je la regarde, alors que moi si ! alors : « Mes yeux qui reviennent vers ses grands yeux de Sienne »… A l'époque je fréquentais un Piano-bar de Nice, l'Oyster-Pub, et j'y jouais parfois, toujours assez tard. Le pianiste, Gérard Pontieux, aimait bien mes chansons. Et puis je me suis dit que ce pourrait être SES yeux à lui qui reviennent vers CES yeux d'elle. Et donc « Ses yeux qui reviennent vers ces grands yeux de Sienne ». J'ai déplacé pour finir dans un Piano-bar ou elle n'avait jamais mis les pieds cette histoire d'un garçon et d'une fille qui se cherchent du regard dans la salle de lecture de la bibliothèque universitaire au lieu de travailler leurs cours. J'étais en tous cas éperdument, comme chaque fois, amoureux plus de l'idée de cette fille que de cette fille, mais bien incapable ou paralysé à l'idée de lui prendre la main à la Julien Sorel. 


Paroles et musique : Jean d’Oran  | Directeur artistique : @Norhafr  | Photos : Kevin Houri  

Ses yeux qui reviennent vers ses grands yeux de Sienne

Ses yeux qui l’évitent mais qui lui sourient

Et puis dans le noir ses yeux qui le cherchent

Ses yeux qui le trouvent et puis

Le silence.


Et puis tout de suite ses yeux qui la quittent

Ses yeux qui s’envolent

Pour faire arrêter cet arrêt de cœur

Ce corps qui se tend et le feu de ce corps

Qui lui monte aux joues.


Après le silence son cœur qui s’emballe

Ses doigts qui l’embêtent à faire ce qu’ils veulent.

Un regard aux autres.

Ses yeux qui s’embrument.

Ne pas regarder vers ses grands yeux de Sienne

Parc ‘qu’il y a ses joues qui le trahiraient


Il ose regarder ces yeux qui le fixaient,

Et ils se regardent, toute une éternité !


Une cigarette ?

Où est son briquet ?

Elle doit lui sourire

Bon dieu qu’est-ce qu’il fait chaud !

Tiens, son verre est vide

Où est son briquet ?


C’est bête d’aimer ces yeux qui le cherchaient.

C’est bête d’aimer.

Mais où est son briquet ?


Que pourrait-il lui dire qui ne la choque pas ?

Qui ne fasse pas rire et qui lui aille bien ?

Elle est comme un soleil quand elle veut bien sourire

Et c’est bien rare ici, 

Un soleil (dans ma nuit) !


Elle est encore plus belle quand elle veut bien sourire

Elle est comme un soleil, jaillissant de la mer,

Elle est...


Leurs yeux se sont croisé l’espace d’une croche

Et sur le fil tendu entre leurs deux regards sont passées tant de choses

Que je n’peux pas vous dire

Qu’on peut seul’ ment chanter

Ou alors les lui dire, les yeux au fond des yeux

3 - Bien-sûr

...Et c'est un émerveillement... Une chanson qui raconte la découverte par chacun du corps de l'autre, après que l'attirance les ai jetés l'un contre l'autre. C'est vrai, ça ne se passe pas ainsi à chaque fois, mais c'est arrivé quelques fois, alors je le raconte... 

et rien de graveleux là-dedans.


Paroles et musique : Jean d’Oran  | Directeur artistique : @Norhafr  | Photos : Kevin Houri  

Tu es la vague

Je suis la grève

Je suis le fer

Tu es le feu

Je vais en toi 

Tu viens en moi

Tes hanches dansent 

Entre mes bras


Refrain       Bien sûr on refera l’amour 

                 Encore des millions de fois

                 Mais celle-ci est ta première

                 Et cette fois est ma première

                 Et c’est un émerveillement


Alors tu danses 

Et tu me tiens 

Pour cette nuit 

Et par ce lit

Tu es la vague

Tu es le vide

Tu es mon âme 

Et mon désir


Refrain        


Tu es la vague

Tu es le feu

Je suis le fer

Je suis le sable

Tu viens vers moi

Je vais en toi

Et mon corps danse

Entre tes doigts


Refrain        


Tu es la vague

Je suis la grève

Tu es le fer

Je suis le feu

Tu es la vague

Tu es mon rêve

Tu es mon âme

Et mon désir.

4 - Soleils couchants

Elle s'est longtemps appelée "Quartiers d'hiver". C'est une espèce de retour sur soi après avoir beaucoup souffert d'une séparation. La chanson est encore un peu longue, et pourtant je l'ai raccourcie ! mais je l'aime bien parce que pour la première fois, j'ai expérimenté des harmonies un peu complexes, avec des tensions et des résolutions, des quartes et des sixtes. Une chanson d'exercice donc, mais qui a été beaucoup retravaillée, et on en a fait quelque chose. 


Paroles et musique : Jean d’Oran  | Directeur artistique : @Norhafr  | Photos : Kevin Houri  

Dans la nuit qui se soir se meurt, 

Je ressens la douleur de cœur

D’un vieil amour, plus que passé.

Et cet amour, que j’aimais bien,

Même s’il ne m’en reste plus rien, 

Je m’en souviens, je l’aimais bien.


Moi je n’ai pas pu la quitter

Même si elle m’a quittée

Alors le soir, je la recrée ;

Je l’aimais !

Je l’aimais, plus que moi ;

Je l’aimais, plus que l’autre.

J’aimais la douceur de sa peau,

J’aimais les choses qu’elle aimait,

Et le voyais ce qu’elle voyait,

J’avais pris mes quartiers d’hiver.


Avec un peu de nostalgie

Je la modèle à ma mémoire

Et quand ma mémoire est comblée,

Elle vit !

Elle vit, comme l’autre ; 

Elle vit, comme avant.

Avec les mêmes habitudes,

Avec le même amour de vivre,

Avec la même histoire d’amour,

Et avec ma peau dans sa peau.


Elle a les yeux en vagues rêves

Et les cheveux en vagues brèves

De soleils couchants sur la mer.

Elle a des sourires qui se dansent,

Et ses hanches qui se balancent

Ont tendance à me rendre fou.


Dans l’océan de mes amours

Il y a toujours du soleil ;

Mais quand le soleil s’est noyé,

Il y a la nuit !

Il y a la nuit, et sa peau ; 

Il y a la nuit, et sa peau.

Avec des étoiles dans ses yeux,

Et la vallée de son corps nu,

Et la rivière qui coule en nous,

Et tout ce bonheur entre nous !


Elle a les yeux en vagues rêves,

Et les cheveux en vagues brèves,

De soleils couchants sur mon cœur ;

De soleils couchants sur son corps,

De soleils couchants sur ma peau,

De soleils couchants sur la mer.

5 - Du temps libre

Elle aimait Giono, et elle me l'a fait découvrir. Dans "Que ma joie demeure", Bobi suggère aux habitants du plateau Grémone d'aller acheter un cerf, "pour la joie". L'histoire finit mal, et on pourrait en parler pendant des heures, mais la joie est là, et la joie était là, dans les trous-dans-le-châle-qui-tiennent-chaud, et dans les millions de pâquerettes sur les pelouses au printemps dans les parcs. C’est une chanson écrite en 1975

Aussi comprenez ma surprise et mon léger sourire lorsqu'en 1981 le premier gouvernement Mauroy m'a piqué l'idée et a créé un Ministère du Temps Libre dont il ne reste rien, hormis les chèques-vacances !



Paroles et musique : Jean d’Oran  | Directeur artistique : @Norhafr  | Photos : Kevin Houri  

Bientôt je chanterai le ciel

A l’aube du jour de ma vie

Et les oiseaux qui font leur nid

Avec la même compagne

Je chanterai pour les enfants

L’amour tel qu’on devrait le faire

Et puis je chanterai avril

Avec un cerf et le soleil

La ville comme un grand jardin,

Et des millions de pâquerettes

Je chanterai les rendez-vous, un peu de bonheur, un peu fou

Et l’esprit qui revient aux filles


Refrain       Il y aura des oiseau-lyre

                 Et de l’amour, dans ton sourire,

                 Et puis ce très-très grand bonheur

                 Qui te submergera le cœur 

                 Et du temps libre


Tu auras mis pour te vêtir 

Ta robe claire et ton sourire

Et moi qui aime la lumière*j’enlèverai ta robe claire

Et tu seras belle à ravir

Dans la lumière de ton sourire

Et quand la lune nous verra 

Sous le ciel avec plein d’étoiles

Et les étoiles de tes yeux

Pour faire un pendant aux étoiles

Elle ira vite se noyer, elle ira vite se coucher

Pour ne pas trop nous déranger


Refrain        


Et dans l’aurore qui viendra

Quand le soleil se lèvera 

Ce premier jour de notre vie

Après la première tempête

Je te redirai que je t’aime

Et tu me chanteras « je t’aime »

Et puis tu chateras le ciel, avec le cerf, et le soleil

La ville comme un grand jardin,

Et les millions de pâquerettes

Tu chanteras pour les enfants l’amour tel qu’on devrait le faire

Et il y’aura des oiseaux lyres et de l’amour dans ton sourire

Et puis ce très-très grand bonheur

Qui te submergera le cœur

Et du temps libre

6 - Un peu de blues

Celle-ci est bleue, et grise aussi. Elle parle de la nuit, de l'espérance qui vous tient la main parce que la désespérance rode, de la sensation aiguë d'être vivant, de la musique qui recouvre la terre comme la nuit s'étend au crépuscule. Elle fait partie de ces chansons que j'aime particulièrement. Je trouve qu'elle retrace bien mon état d'esprit ce soir-là. Une chanson sous influence ? Le verre était un verre d'orge fermentée, avec du malt, c'est sûr mais c'était un fond de verre. La "drogue" c'était 500 grammes d'amandes que j'avais ingurgitées ; l'acide prussique à dose moyenne, ça peut provoquer une anoxie, donc une confusion mentale. À forte dose, ça peut tuer ! En bref, je me sentais "bizarre". Je l'avais appelée plusieurs fois au téléphone - elle aurait dû répondre, mais elle ne répondait pas, et j'étais très malheureux. On s'était vus, on avait parlé, longuement, et l'on avait tous les deux compris qu'il pourrait y voir du bonheur à faire se toucher nos épaules... La nuit avançait lentement, et la lune parcourait les dessins sur le tapis. C'est ça. Et j'aime particulièrement le rythme de la chanson, parce qu'elle avance dans la nuit comme un train... « Les films avancent comme des trains, tu comprends, comme des trains dans la nuit ! » - ça, c'est dans « la nuit américaine » - même époque à peu près –


Paroles et musique : Jean d’Oran  | Directeur artistique : @Norhafr  | Photos : Kevin Houri  

Un peu de blues au fond du verre,

un peu de drogue dans les veines,

un peu d'amour dans les rêves,

un peu de lune sur le tapis.

et puis personne pour m'entendre,

et puis la nuit comme maîtresse,

cette musique qui veut sortir,

et le sommeil qui me ronge.


Échec et mat, a dit la dame ;

échec et mat, a dit le roi ;

alors ta main a tout brisé

et le soleil s'est éteint.

Le verbe, enfin, s'est libéré

pour un piano qui se veut maître.


                 Quand la musique emplit l'espace,

                 quand le soleil redevient chaud,

                 lorsque la femme s'est donnée,

                 c'est là, que je sens mon cœur battre.


Lorsque je me réveillerai

l'ennui sera à mon côté,

mais pour l'instant rien ne me gène

et mon bonheur est ne sait plus l’heure.

Je serais dieu si je voulais, mais je m'en fous : je veux la paix


Sur ma guitare accroche-cœur,

mais sans le cœur, mais sans le cœur,

avec un peu de lassitude,

je recommence mes silences.

Lorsque le temps s'arrêtera, je serai à côté de moi


                 Quand la musique emplit l'espace,

                 quand le soleil redevient chaud,

                 lorsque la femme s'est donnée,

                 c'est là, que je sens mon cœur battre !

7 - Quinze ans 

L'histoire de l'émergence de ce premier amour qui a tout conditionné. Elle était lorsque je l'ai connue exactement ainsi. Elle a un jour coupé ses cheveux et mon amour n'en a été que plus fort, mais pour elle, nous étions amis. Et comme j'étais boursouflé de timidité, je ne le lui ai rien dit. Et puis nous nous sommes perdus de vue... Me sont restés les souvenirs, l'envie d'écrire pour la décrire, et donc les chansons. 


Paroles et musique : Jean d’Oran  | Directeur artistique : @Norhafr  | Photos : Kevin Houri  

Elle a les yeux, et les cheveux

Comme le feu

Et je m’en veux ;

Mais je n’ai pas encore envie 

De lui dire qu’elle est ma vie

Qu’elle a sa place dans mon lit

Chaque fois que revient la nuit.


Refrain       Avoir quinze ans

                 Et pas de cran,

                 Ne pas oser, la regarder,

                 Et puis rêver et s’en aller.

                 Les gens, la rue,

                 Le cœur à nu ;

                 Echafauder,

                 Et puis marcher.

                 Avoir ses mains

                 Tendues en vain,

                 Le cœur encore qui bat trop fort,

                 Qui bat trop fort,

                 Trop fort, trop fort.


Je la regarde qui sourit

Et qui rougit,

Et qui s’enfuit.

Et moi j’ai ce malaise au corps,

Et cette vie au bas du corps

Qui s’anime et qui vit encore

Le soir, quand je m’endors.


Refrain        


Moi j’ai quinze ans 

Et des boutons

Cette chanson,

Je fais semblant de ne pas voir 

Ce type qui l’attend ce soir

Je fais semblant de ne pas croire

Que je touche le désespoir.

8 - Féline

Ce fut une douce aventure, tout en douceur donc, comme elle l’était : débordant de gentillesse, de don de soi. Mais je ne suis pas certain qu’elle m'ait vraiment aimé au-delà de mon corps. C’était l'été, elle était de passage, elle a disparu. J’en ai rêvé pendant six mois... Et il m’arrive encore d'y repenser avec nostalgie.


Paroles et musique : Jean d’Oran  | Directeur artistique : @Norhafr  | Photos : Kevin Houri  

Une fille aux yeux verts me sourit tendrement.

Les brumes de l’amour flottent sur notre lit,

Et nous fumons un peu pour réparer nos forces

Avant que de refaire encore une fois l’amour,

L’amour, l’amour, l’amour, l’amour.


Elle ne me parle pas de l’Homme, ni de Dieu,

Je ne lui parle pas du temps, ni de l’oubli ;

Elle me parle de moi, elle me parle de nous.

Je lui chante son corps et lui dis notre amour,

Notre amour, notre amour, notre amour ; mon amour.


Je l’ai enfin trouvée, et j’ai peine à y croire,

Cette fille aux yeux verts qui habitait mes nuits.

Elle me dit qu’elle m’aime, et je suis le premier

Qu’elle ait laissé toucher à son corps de déesse


                 Il y a un buisson au bord de la rivière ;

                 Il y a un buisson au pied de l’arbre nu ;

                 Et quand l’arbre à la fin plonge dans la rivière,

                 Les buissons ne font qu’un.


Elle s’est endormie, lovée contre mon corps,

Comme une jeune chatte, tout imprégnée d’amour,

Et moi je la regarde et mes mains malhabiles 

Effleurent tendrement sa peau chaude et dorée.


Cette fille aux yeux verts qui m’a ensorcelé

Me serre dans ses bras et me dit des mots tendres.

Dans son demi-sommeil elle est encore plus belle ;

Elle m’aime comme je l’aime, elle m’aime.

9 - Sauvagine 

Celle-là fut un pari stupide avec moi-même : le défi que je m'étais lancé d'écrire une chanson dans le genre sérieux de la chanson de troubadours, comme Jacques Douai en 1955 avec « File la laine » et « Un beau matin à la fraîche ». Faire une chanson « à thème », alors que jusqu'alors je n'avais fait que me répandre et répandre mes souffrances sur le papier. Mais je me suis dit que j'allais faire une chanson écologique, en fait un peu Panique, toujours la référence à Jean Giono : je vous recommande la lecture de Prélude de Pan, dont elle est très lointainement inspirée. Vous le trouverez chez Folio Poche à 2 €, mais vous pouvez aussi l'écouter avec YouTube 

Une chanson qui parle donc de joie, de liberté, de la naïveté de l'être humain vis à vis de la nature et de ses forces, occultes, bénignes parfois, égoïstes souvent... 

On entend au tout début entre autres chants d’oiseaux de nuit le cri d’une hulotte. Cela fait couleur locale, mais c’est aussi un hommage à la Hulotte, le journal le plus lu dans les terriers ! J’ai posé là-dessus un trio à corde pour renforcer la guitare, la basse et les oiseaux et en toute fin un quatuor de vents. à la Wolfgang... Et pourquoi pas ?


Paroles et musique : Jean d’Oran  | Directeur artistique : @Norhafr  | Photos : Kevin Houri  

Tu m’as fait perdre ma boussole,

Et tu m’as jeté sur le sol ;

Tu ris et moi je suis assis

Au milieu des bois, de la nuit ;

Des étoiles, tes étoiles.

Tu cours, tu cours autour de moi.

Tu veux me perdre dans ces bois. 

Tu resserres tes bras de feuilles,

Encore un peu et tu me cueilles,

Sauvagine, Sauvagine.


Refrain       Tu me plais bien, tu sais, petite.

                 Et tu me mènes par le bout du cœur.

                 Viens par ici, j’ai préparé pour toi, petite,

                 Un lit de mousse aux draps de feuilles,

                 Sauvagine, Sauvagine.


Sauvagine, si je t’attrape,

Je te mettrai dedans mon cœur,

Sauvagine si tu m’attrapes,

Tu me noieras dans ta douceur

Pleine de fleurs, pleine de fleurs.

Les fleurs, je les aimais déjà ;

C’est même pour ça que j’étais là.

Alors si tu cessais de rire,

Moi je te ferai découvrir

Des richesses, mes richesses.


Refrain        


On dirait bien que tu m’égares,

Et que la lune a ton regard.

Laisse-moi donc t’apprivoiser,

Je te dirai ce que je sais :

Des bêtises mes bêtises.

Voilà, je t’ai tout contre moi,

Mais qu’est-ce qu’il y a, 

Ne t’enfuis pas !

Pourquoi étais-tu déjà nue,

Pourquoi as-tu les pieds cornus,

Sauvagine,

Sauvagine,

Sauvagine,

Sauvagine.

10 - Errances 

La suite du pari stupide que je m'étais lancé d'écrire une chanson dans le genre "moyenâgeux" mais cette fois pensé pour une fille - Un impondérable temporel, car il y en a, a fait que nous n'avons pas pu enregistrer la version par une chanteuse, et donc vous me subissez encore. Mais si quelqu'une veut s'y coller, c'est très volontiers. 

Ont aussi participé quelques enfants entre 4 et 12 ans, que je ne vais pas citer, bien sûr, mais elles et il se reconnaitront ! je les remercie du fond du cœur.


Paroles et musique : Jean d’Oran  | Directeur artistique : @Norhafr  | Photos : Kevin Houri  

Sur l’autoroute A220,

Entre Manosque et Briançon,

Les autos passent leur chemin

Elles me prennent pour un garçon. 

Moi qui attends sans crainte, le pouce au bout du cœur

Moi qui attends sans crainte que vienne le bonheur


Mon doux seigneur aux yeux si tendres

Me mettait tant le cœur en cendres

Alors je l’ai quitté dimanche

Pour aller faire la manche

Moi qui attends sans crainte, le pouce au bout du cœur

Moi qui attends sans crainte que vienne le bonheur


Mais de la manche rien ne vint,

Pas même un petit verre de vin !

Aussi je m’en fus en errance

Sur les routes de France

Depuis j’attends sans crainte, le  pouce au bout du cœur

Depuis j’attends sans crainte que vienne le bonheur 


Mon premier galant voyageur

M’a menée à deux cents à l’heure

Et il m’a demandé mon âge

Et puis mon pucelage

Puisque j’attends sans crainte, le pouce au bout du cœur

Puisque j’attends sans crainte que vienne le bonheur


Je n’avais plus de pucelage, 

Puisque n’ai que mon cœur en gage

Mais j’ai refilé au coquin

De galants acariens

Moi qui attends sans crainte, le pouce au bout du cœur

Moi qui attends sans crainte que vienne le bonheur


Ainsi ont commencé pour moi

Mes aventures de coin de bois.

De Vladivostok à Angers

J’ai fait l’amour par amitié.

J’ai fait l’amour par amitié,

Et aussi par nécessité

J’ai eu huit cent quarante amants

Je reviens avec leurs enfants.

    

Nous attendons sans crainte que vienne le bonheur

Nous attendons sans crainte le pouce au bout du cœur


N’allez pas croire que mon histoire

Est inventée, et dérisoire...

Elles sont comme moi des centaines

Sur la route qui trainent

Qui attendent sans crainte, le pouce au bout du cœur

Qui attendent sans crainte que vienne le bonheur.

11 - Eros 

Encore une chanson pour fille ; une chanson d’amour. Une chanson de commande, pour une chanteuse dont je ne sais même pas si elle l’a chantée. La contrainte était de balayer sa tessiture, de lab4 à mib5 et de faire une chanson d’amour.

Et puis je l’ai reprise, des années après, et j’ai fait un arrangement piano et cordes, et demandé à Mathieu Lesieur, l’ingé-son du studio Record-It, s’il connaissait une chanteuse qui pourrait chanter ça, parce que chantée par moi… bon, pas génial ! Il connaissait une chanteuse, OféeLia. Ils m’ont fait la surprise de cet arrangement vocal magnifique, qui sublime merveilleusement cette chanson. Merci à eux, merci du fond du cœur !


Paroles et musique : Jean d'Oran  | Arrangements vocaux : Oféelia


La nuit est tout près de sa perte, 

Laisse donc la fenêtre ouverte.

Nous ferons l’amour à l’aurore 

Dans un feu d’artifice d’or.

Alors fais ruisseler tes mains 

Le long de mes hanches bien pleines, 

Et fais bondir ce sang éteint 

Le long du trajet de mes veines.

Jusqu’à mon cœur, jusqu’à mon cœur


Refrain       Donne-moi les matins sucrés

                 Dont je rêvais depuis l’été,

                 Fais-moi les mille et un amours

                 Pour me faire enfin voir le jour.


Viens faire couler sur ma peau 

L’eau de dizaines de ruisseaux

Rebondissant sur mes seins blancs 

Et sur mon ventre palpitant.

Presse-ma tête dans tes bras 

Jusqu’à te faire entrer en moi

Et fais-moi sombrer dans les draps

Qu’il n’y ait plus entre nos bras

Que toi et moi, que toi et moi


Refrain         Donne-moi le matin sucré

                   Dont je rêvais depuis l’été,

                   Fais-moi les mille et un amours

                   Pour me faire enfin voir le jour.


Toi, tu me lècheras le corps

Et mon cœur va battre plus fort,

Alors la grande envie de danse

Je la sentirai qui s’élance.

Je vais me plier en accord

Avec les vagues de ton corps

Et lorsque je m’envolerai

Je ne pourrai plus que crier,

Rire et crier, rire, et pleurer.


Refrain             Donne-moi ce matin sucré

                       Dont je rêvais depuis l’été,

                       Fais-moi les mille et un amours

                       Et puis laisse-moi voir le jour.


Merci à Lilou, à Zed, à Ophélie, aux Deux Sœurs, à la Chocolatine, à Pain et tomate, à Marius, à Quentin, à Kevin, à Presonus et à Studio one, à Record-It, à Mathieu, à Manu, à Nohra, et à Coryse

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