Jean d’Oran
Ces chansons sont pour la plupart autobiographiques
Mourir de chagrin ou de joie.
Soupirer contribue à dissoudre les agrégats de fibrine qui peuvent se former dans les cavités du cœur, lorsque les palpitations sont trop fortes. On pourrait dire que le soupir empêche l’arrêt du cœur, celui qui peut s’arrêter à chaque chagrin d’amour. Et donc chaque amour qui m'a cloué à une porte de grange, inventé ou non, s'est retrouvé grâce à des soupirs parfois violents sur des cahiers de poèmes, transcendé, sublimé, mis en musique. En voici quelques-uns.
La fonction du soupir
1 - Menthalo — voir les paroles
2 - Des yeux de Sienne — voir les paroles
3 - Bien-sûr — voir les paroles
4 - Soleils couchants — voir les paroles
5 - Du temps libre — voir les paroles
6 - Un peu de blues — voir les paroles
7 - 15 ans — voir les paroles
8 - Féline — voir les paroles
9 - Sauvagine — voir les paroles
10 - Errances — voir les paroles
11 - Eros — voir les paroles
1- Menthalo (Il faut que tu saches)
Une des premières chansons que j'ai écrites, et la première qui ait intéressé un musicien professionnel !
Je l’avais quittée, je n’aurais pas dû ! dans les quinze jours elle se consolait dans les bras d’un autre, et moi, j’ai été malheureux comme les pierres pendant six mois.
Paroles et musique : Jean d’Oran | Directeur artistique : @Norhafr | Photo : Kevin Houri
Je n’ai plus de soucis, je n’ai plus de folies
Tu es partie loin de ma vie, tu es partie à l’infini.
Il n’y plus d’étoiles dans tes yeux, d’ailleurs j’ai tout oublié de tes yeux
Les étoiles dans d’autres yeux, les étoiles parsèment les cieux
Mais dans la nuit qui vient il y aura Vénus
Et le jour qui viendra connaitra le soleil
Je verrai d’autres gens, je ferai des enfants.
Refrain : Mais il faut que tu saches
Que le printemps c’est toi
Que chaque menthe à l’eau quand il fait chaud c’est toi
Que dans mon univers tu fus reine six mois
Que six mois passent vite quand on se sent heureux
Que tu m’as fait goûter le plaisir d’être deux
Et que quand on est deux on est souvent heureux.
Bien sûr, j’aurai pu te le dire plus tôt, je ne trouvais jamais les mots ;
J’avais toujours mal à mes maux, je ne trouvais pas le repos.
Évidemment c’est un peu tard, mais il faut enlever ce fard.
On ne s’avoue jamais trop tard, quand on n’est pas bien, quelque part.
Mais quelque part en moi il y avait un cœur,
Tu étais dans ce cœur, tu me cachais mon cœur,
Mais mon cœur est à moi, à mon âme et à moi
Refrain —
Voilà, tu disparais, la brume te balaie
Je t’efface à jamais, tu es presque gommée
Tu as ta place aux souvenirs, au chapitre de mes sourires,
Je ne vais plus pouvoir te lire, je dis adieu à ton navire.
Ton oiseau est entré au port des souvenirs
Je n’ai plus rien de toi, juste quelques sourires
Tu commences ta vie, je vais vivre ma vie
Refrain —
Et que quand on est deux on est souvent heureux.
Et que quand on est deux on est parfois heureux
2 - Les yeux de Sienne
Au départ, c'était, comme chaque fois, une histoire intime. Elle, qui a de grand yeux couleur terre de sienne, ou marron clair, mais c'est moins joli à dire, et qui ne baisse pas les yeux lorsque je la regarde, alors que moi si ! alors : « Mes yeux qui reviennent vers ses grands yeux de Sienne »… A l'époque je fréquentais un Piano-bar de Nice, l'Oyster-Pub, et j'y jouais parfois, toujours assez tard. Le pianiste, Gérard Pontieux, aimait bien mes chansons. Et puis je me suis dit que ce pourrait être SES yeux à lui qui reviennent vers CES yeux d'elle. Et donc « Ses yeux qui reviennent vers ces grands yeux de Sienne ». J'ai déplacé pour finir dans un Piano-bar ou elle n'avait jamais mis les pieds cette histoire d'un garçon et d'une fille qui se cherchent du regard dans la salle de lecture de la bibliothèque universitaire au lieu de travailler leurs cours. J'étais en tous cas éperdument, comme chaque fois, amoureux plus de l'idée de cette fille que de cette fille, mais bien incapable ou paralysé à l'idée de lui prendre la main à la Julien Sorel.
Paroles et musique : Jean d’Oran | Directeur artistique : @Norhafr | Photos : Kevin Houri
Ses yeux qui reviennent vers ses grands yeux de Sienne
Ses yeux qui l’évitent mais qui lui sourient
Et puis dans le noir ses yeux qui le cherchent
Ses yeux qui le trouvent et puis
Le silence.
Et puis tout de suite ses yeux qui la quittent
Ses yeux qui s’envolent
Pour faire arrêter cet arrêt de cœur
Ce corps qui se tend et le feu de ce corps
Qui lui monte aux joues.
Après le silence son cœur qui s’emballe
Ses doigts qui l’embêtent à faire ce qu’ils veulent.
Un regard aux autres.
Ses yeux qui s’embrument.
Ne pas regarder vers ses grands yeux de Sienne
Parc ‘qu’il y a ses joues qui le trahiraient
Il ose regarder ces yeux qui le fixaient,
Et ils se regardent, toute une éternité !
Une cigarette ?
Où est son briquet ?
Elle doit lui sourire
Bon dieu qu’est-ce qu’il fait chaud !
Tiens, son verre est vide
Où est son briquet ?
C’est bête d’aimer ces yeux qui le cherchaient.
C’est bête d’aimer.
Mais où est son briquet ?
Que pourrait-il lui dire qui ne la choque pas ?
Qui ne fasse pas rire et qui lui aille bien ?
Elle est comme un soleil quand elle veut bien sourire
Et c’est bien rare ici,
Un soleil (dans ma nuit) !
Elle est encore plus belle quand elle veut bien sourire
Elle est comme un soleil, jaillissant de la mer,
Elle est...
Leurs yeux se sont croisé l’espace d’une croche
Et sur le fil tendu entre leurs deux regards sont passées tant de choses
Que je n’peux pas vous dire
Qu’on peut seul’ ment chanter
Ou alors les lui dire, les yeux au fond des yeux
3 - Bien-sûr
...Et c'est un émerveillement... Une chanson qui raconte la découverte par chacun du corps de l'autre, après que l'attirance les ai jetés l'un contre l'autre. C'est vrai, ça ne se passe pas ainsi à chaque fois, mais c'est arrivé quelques fois, alors je le raconte...
et rien de graveleux là-dedans.
Paroles et musique : Jean d’Oran | Directeur artistique : @Norhafr | Photos : Kevin Houri
Tu es la vague
Je suis la grève
Je suis le fer
Tu es le feu
Je vais en toi
Tu viens en moi
Tes hanches dansent
Entre mes bras
Refrain Bien sûr on refera l’amour
Encore des millions de fois
Mais celle-ci est ta première
Et cette fois est ma première
Et c’est un émerveillement
Alors tu danses
Et tu me tiens
Pour cette nuit
Et par ce lit
Tu es la vague
Tu es le vide
Tu es mon âme
Et mon désir
Refrain —
Tu es la vague
Tu es le feu
Je suis le fer
Je suis le sable
Tu viens vers moi
Je vais en toi
Et mon corps danse
Entre tes doigts
Refrain —
Tu es la vague
Je suis la grève
Tu es le fer
Je suis le feu
Tu es la vague
Tu es mon rêve
Tu es mon âme
Et mon désir.
4 - Soleils couchants
Elle s'est longtemps appelée "Quartiers d'hiver". C'est une espèce de retour sur soi après avoir beaucoup souffert d'une séparation. La chanson est encore un peu longue, et pourtant je l'ai raccourcie ! mais je l'aime bien parce que pour la première fois, j'ai expérimenté des harmonies un peu complexes, avec des tensions et des résolutions, des quartes et des sixtes. Une chanson d'exercice donc, mais qui a été beaucoup retravaillée, et on en a fait quelque chose.
Paroles et musique : Jean d’Oran | Directeur artistique : @Norhafr | Photos : Kevin Houri
Dans la nuit qui se soir se meurt,
Je ressens la douleur de cœur
D’un vieil amour, plus que passé.
Et cet amour, que j’aimais bien,
Même s’il ne m’en reste plus rien,
Je m’en souviens, je l’aimais bien.
Moi je n’ai pas pu la quitter
Même si elle m’a quittée
Alors le soir, je la recrée ;
Je l’aimais !
Je l’aimais, plus que moi ;
Je l’aimais, plus que l’autre.
J’aimais la douceur de sa peau,
J’aimais les choses qu’elle aimait,
Et le voyais ce qu’elle voyait,
J’avais pris mes quartiers d’hiver.
Avec un peu de nostalgie
Je la modèle à ma mémoire
Et quand ma mémoire est comblée,
Elle vit !
Elle vit, comme l’autre ;
Elle vit, comme avant.
Avec les mêmes habitudes,
Avec le même amour de vivre,
Avec la même histoire d’amour,
Et avec ma peau dans sa peau.
Elle a les yeux en vagues rêves
Et les cheveux en vagues brèves
De soleils couchants sur la mer.
Elle a des sourires qui se dansent,
Et ses hanches qui se balancent
Ont tendance à me rendre fou.
Dans l’océan de mes amours
Il y a toujours du soleil ;
Mais quand le soleil s’est noyé,
Il y a la nuit !
Il y a la nuit, et sa peau ;
Il y a la nuit, et sa peau.
Avec des étoiles dans ses yeux,
Et la vallée de son corps nu,
Et la rivière qui coule en nous,
Et tout ce bonheur entre nous !
Elle a les yeux en vagues rêves,
Et les cheveux en vagues brèves,
De soleils couchants sur mon cœur ;
De soleils couchants sur son corps,
De soleils couchants sur ma peau,
De soleils couchants sur la mer.
5 - Du temps libre
Elle aimait Giono, et elle me l'a fait découvrir. Dans "Que ma joie demeure", Bobi suggère aux habitants du plateau Grémone d'aller acheter un cerf, "pour la joie". L'histoire finit mal, et on pourrait en parler pendant des heures, mais la joie est là, et la joie était là, dans les trous-dans-le-châle-qui-tiennent-chaud, et dans les millions de pâquerettes sur les pelouses au printemps dans les parcs. C’est une chanson écrite en 1975
Aussi comprenez ma surprise et mon léger sourire lorsqu'en 1981 le premier gouvernement Mauroy m'a piqué l'idée et a créé un Ministère du Temps Libre dont il ne reste rien, hormis les chèques-vacances !
Paroles et musique : Jean d’Oran | Directeur artistique : @Norhafr | Photos : Kevin Houri
Bientôt je chanterai le ciel
A l’aube du jour de ma vie
Et les oiseaux qui font leur nid
Avec la même compagne
Je chanterai pour les enfants
L’amour tel qu’on devrait le faire
Et puis je chanterai avril
Avec un cerf et le soleil
La ville comme un grand jardin,
Et des millions de pâquerettes
Je chanterai les rendez-vous, un peu de bonheur, un peu fou
Et l’esprit qui revient aux filles
Refrain Il y aura des oiseau-lyre
Et de l’amour, dans ton sourire,
Et puis ce très-très grand bonheur
Qui te submergera le cœur
Et du temps libre
Tu auras mis pour te vêtir
Ta robe claire et ton sourire
Et moi qui aime la lumière*j’enlèverai ta robe claire
Et tu seras belle à ravir
Dans la lumière de ton sourire
Et quand la lune nous verra
Sous le ciel avec plein d’étoiles
Et les étoiles de tes yeux
Pour faire un pendant aux étoiles
Elle ira vite se noyer, elle ira vite se coucher
Pour ne pas trop nous déranger
Refrain —
Et dans l’aurore qui viendra
Quand le soleil se lèvera
Ce premier jour de notre vie
Après la première tempête
Je te redirai que je t’aime
Et tu me chanteras « je t’aime »
Et puis tu chateras le ciel, avec le cerf, et le soleil
La ville comme un grand jardin,
Et les millions de pâquerettes
Tu chanteras pour les enfants l’amour tel qu’on devrait le faire
Et il y’aura des oiseaux lyres et de l’amour dans ton sourire
Et puis ce très-très grand bonheur
Qui te submergera le cœur
Et du temps libre
6 - Un peu de blues
Celle-ci est bleue, et grise aussi. Elle parle de la nuit, de l'espérance qui vous tient la main parce que la désespérance rode, de la sensation aiguë d'être vivant, de la musique qui recouvre la terre comme la nuit s'étend au crépuscule. Elle fait partie de ces chansons que j'aime particulièrement. Je trouve qu'elle retrace bien mon état d'esprit ce soir-là. Une chanson sous influence ? Le verre était un verre d'orge fermentée, avec du malt, c'est sûr mais c'était un fond de verre. La "drogue" c'était 500 grammes d'amandes que j'avais ingurgitées ; l'acide prussique à dose moyenne, ça peut provoquer une anoxie, donc une confusion mentale. À forte dose, ça peut tuer ! En bref, je me sentais "bizarre". Je l'avais appelée plusieurs fois au téléphone - elle aurait dû répondre, mais elle ne répondait pas, et j'étais très malheureux. On s'était vus, on avait parlé, longuement, et l'on avait tous les deux compris qu'il pourrait y voir du bonheur à faire se toucher nos épaules... La nuit avançait lentement, et la lune parcourait les dessins sur le tapis. C'est ça. Et j'aime particulièrement le rythme de la chanson, parce qu'elle avance dans la nuit comme un train... « Les films avancent comme des trains, tu comprends, comme des trains dans la nuit ! » - ça, c'est dans « la nuit américaine » - même époque à peu près –
Paroles et musique : Jean d’Oran | Directeur artistique : @Norhafr | Photos : Kevin Houri
Un peu de blues au fond du verre,
un peu de drogue dans les veines,
un peu d'amour dans les rêves,
un peu de lune sur le tapis.
et puis personne pour m'entendre,
et puis la nuit comme maîtresse,
cette musique qui veut sortir,
et le sommeil qui me ronge.
Échec et mat, a dit la dame ;
échec et mat, a dit le roi ;
alors ta main a tout brisé
et le soleil s'est éteint.
Le verbe, enfin, s'est libéré
pour un piano qui se veut maître.
Quand la musique emplit l'espace,
quand le soleil redevient chaud,
lorsque la femme s'est donnée,
c'est là, que je sens mon cœur battre.
Lorsque je me réveillerai
l'ennui sera à mon côté,
mais pour l'instant rien ne me gène
et mon bonheur est ne sait plus l’heure.
Je serais dieu si je voulais, mais je m'en fous : je veux la paix
Sur ma guitare accroche-cœur,
mais sans le cœur, mais sans le cœur,
avec un peu de lassitude,
je recommence mes silences.
Lorsque le temps s'arrêtera, je serai à côté de moi
Quand la musique emplit l'espace,
quand le soleil redevient chaud,
lorsque la femme s'est donnée,
c'est là, que je sens mon cœur battre !
7 - Quinze ans
L'histoire de l'émergence de ce premier amour qui a tout conditionné. Elle était lorsque je l'ai connue exactement ainsi. Elle a un jour coupé ses cheveux et mon amour n'en a été que plus fort, mais pour elle, nous étions amis. Et comme j'étais boursouflé de timidité, je ne le lui ai rien dit. Et puis nous nous sommes perdus de vue... Me sont restés les souvenirs, l'envie d'écrire pour la décrire, et donc les chansons.
Paroles et musique : Jean d’Oran | Directeur artistique : @Norhafr | Photos : Kevin Houri
Elle a les yeux, et les cheveux
Comme le feu
Et je m’en veux ;
Mais je n’ai pas encore envie
De lui dire qu’elle est ma vie
Qu’elle a sa place dans mon lit
Chaque fois que revient la nuit.
Refrain Avoir quinze ans
Et pas de cran,
Ne pas oser, la regarder,
Et puis rêver et s’en aller.
Les gens, la rue,
Le cœur à nu ;
Echafauder,
Et puis marcher.
Avoir ses mains
Tendues en vain,
Le cœur encore qui bat trop fort,
Qui bat trop fort,
Trop fort, trop fort.
Je la regarde qui sourit
Et qui rougit,
Et qui s’enfuit.
Et moi j’ai ce malaise au corps,
Et cette vie au bas du corps
Qui s’anime et qui vit encore
Le soir, quand je m’endors.
Refrain —
Moi j’ai quinze ans
Et des boutons
Cette chanson,
Je fais semblant de ne pas voir
Ce type qui l’attend ce soir
Je fais semblant de ne pas croire
Que je touche le désespoir.
8 - Féline
Ce fut une douce aventure, tout en douceur donc, comme elle l’était : débordant de gentillesse, de don de soi. Mais je ne suis pas certain qu’elle m'ait vraiment aimé au-delà de mon corps. C’était l'été, elle était de passage, elle a disparu. J’en ai rêvé pendant six mois... Et il m’arrive encore d'y repenser avec nostalgie.
Paroles et musique : Jean d’Oran | Directeur artistique : @Norhafr | Photos : Kevin Houri
Une fille aux yeux verts me sourit tendrement.
Les brumes de l’amour flottent sur notre lit,
Et nous fumons un peu pour réparer nos forces
Avant que de refaire encore une fois l’amour,
L’amour, l’amour, l’amour, l’amour.
Elle ne me parle pas de l’Homme, ni de Dieu,
Je ne lui parle pas du temps, ni de l’oubli ;
Elle me parle de moi, elle me parle de nous.
Je lui chante son corps et lui dis notre amour,
Notre amour, notre amour, notre amour ; mon amour.
Je l’ai enfin trouvée, et j’ai peine à y croire,
Cette fille aux yeux verts qui habitait mes nuits.
Elle me dit qu’elle m’aime, et je suis le premier
Qu’elle ait laissé toucher à son corps de déesse
Il y a un buisson au bord de la rivière ;
Il y a un buisson au pied de l’arbre nu ;
Et quand l’arbre à la fin plonge dans la rivière,
Les buissons ne font qu’un.
Elle s’est endormie, lovée contre mon corps,
Comme une jeune chatte, tout imprégnée d’amour,
Et moi je la regarde et mes mains malhabiles
Effleurent tendrement sa peau chaude et dorée.
Cette fille aux yeux verts qui m’a ensorcelé
Me serre dans ses bras et me dit des mots tendres.
Dans son demi-sommeil elle est encore plus belle ;
Elle m’aime comme je l’aime, elle m’aime.
9 - Sauvagine
Celle-là fut un pari stupide avec moi-même : le défi que je m'étais lancé d'écrire une chanson dans le genre sérieux de la chanson de troubadours, comme Jacques Douai en 1955 avec « File la laine » et « Un beau matin à la fraîche ». Faire une chanson « à thème », alors que jusqu'alors je n'avais fait que me répandre et répandre mes souffrances sur le papier. Mais je me suis dit que j'allais faire une chanson écologique, en fait un peu Panique, toujours la référence à Jean Giono : je vous recommande la lecture de Prélude de Pan, dont elle est très lointainement inspirée. Vous le trouverez chez Folio Poche à 2 €, mais vous pouvez aussi l'écouter avec YouTube
Une chanson qui parle donc de joie, de liberté, de la naïveté de l'être humain vis à vis de la nature et de ses forces, occultes, bénignes parfois, égoïstes souvent...
On entend au tout début entre autres chants d’oiseaux de nuit le cri d’une hulotte. Cela fait couleur locale, mais c’est aussi un hommage à la Hulotte, le journal le plus lu dans les terriers ! J’ai posé là-dessus un trio à corde pour renforcer la guitare, la basse et les oiseaux et en toute fin un quatuor de vents. à la Wolfgang... Et pourquoi pas ?
Paroles et musique : Jean d’Oran | Directeur artistique : @Norhafr | Photos : Kevin Houri
Tu m’as fait perdre ma boussole,
Et tu m’as jeté sur le sol ;
Tu ris et moi je suis assis
Au milieu des bois, de la nuit ;
Des étoiles, tes étoiles.
Tu cours, tu cours autour de moi.
Tu veux me perdre dans ces bois.
Tu resserres tes bras de feuilles,
Encore un peu et tu me cueilles,
Sauvagine, Sauvagine.
Refrain Tu me plais bien, tu sais, petite.
Et tu me mènes par le bout du cœur.
Viens par ici, j’ai préparé pour toi, petite,
Un lit de mousse aux draps de feuilles,
Sauvagine, Sauvagine.
Sauvagine, si je t’attrape,
Je te mettrai dedans mon cœur,
Sauvagine si tu m’attrapes,
Tu me noieras dans ta douceur
Pleine de fleurs, pleine de fleurs.
Les fleurs, je les aimais déjà ;
C’est même pour ça que j’étais là.
Alors si tu cessais de rire,
Moi je te ferai découvrir
Des richesses, mes richesses.
Refrain —
On dirait bien que tu m’égares,
Et que la lune a ton regard.
Laisse-moi donc t’apprivoiser,
Je te dirai ce que je sais :
Des bêtises mes bêtises.
Voilà, je t’ai tout contre moi,
Mais qu’est-ce qu’il y a,
Ne t’enfuis pas !
Pourquoi étais-tu déjà nue,
Pourquoi as-tu les pieds cornus,
Sauvagine,
Sauvagine,
Sauvagine,
Sauvagine.
10 - Errances
La suite du pari stupide que je m'étais lancé d'écrire une chanson dans le genre "moyenâgeux" mais cette fois pensé pour une fille - Un impondérable temporel, car il y en a, a fait que nous n'avons pas pu enregistrer la version par une chanteuse, et donc vous me subissez encore. Mais si quelqu'une veut s'y coller, c'est très volontiers.
Ont aussi participé quelques enfants entre 4 et 12 ans, que je ne vais pas citer, bien sûr, mais elles et il se reconnaitront ! je les remercie du fond du cœur.
Paroles et musique : Jean d’Oran | Directeur artistique : @Norhafr | Photos : Kevin Houri
Sur l’autoroute A220,
Entre Manosque et Briançon,
Les autos passent leur chemin
Elles me prennent pour un garçon.
Moi qui attends sans crainte, le pouce au bout du cœur
Moi qui attends sans crainte que vienne le bonheur
Mon doux seigneur aux yeux si tendres
Me mettait tant le cœur en cendres
Alors je l’ai quitté dimanche
Pour aller faire la manche
Moi qui attends sans crainte, le pouce au bout du cœur
Moi qui attends sans crainte que vienne le bonheur
Mais de la manche rien ne vint,
Pas même un petit verre de vin !
Aussi je m’en fus en errance
Sur les routes de France
Depuis j’attends sans crainte, le pouce au bout du cœur
Depuis j’attends sans crainte que vienne le bonheur
Mon premier galant voyageur
M’a menée à deux cents à l’heure
Et il m’a demandé mon âge
Et puis mon pucelage
Puisque j’attends sans crainte, le pouce au bout du cœur
Puisque j’attends sans crainte que vienne le bonheur
Je n’avais plus de pucelage,
Puisque n’ai que mon cœur en gage
Mais j’ai refilé au coquin
De galants acariens
Moi qui attends sans crainte, le pouce au bout du cœur
Moi qui attends sans crainte que vienne le bonheur
Ainsi ont commencé pour moi
Mes aventures de coin de bois.
De Vladivostok à Angers
J’ai fait l’amour par amitié.
J’ai fait l’amour par amitié,
Et aussi par nécessité
J’ai eu huit cent quarante amants
Je reviens avec leurs enfants.
Nous attendons sans crainte que vienne le bonheur
Nous attendons sans crainte le pouce au bout du cœur
N’allez pas croire que mon histoire
Est inventée, et dérisoire...
Elles sont comme moi des centaines
Sur la route qui trainent
Qui attendent sans crainte, le pouce au bout du cœur
Qui attendent sans crainte que vienne le bonheur.
11 - Eros
Encore une chanson pour fille ; une chanson d’amour. Une chanson de commande, pour une chanteuse dont je ne sais même pas si elle l’a chantée. La contrainte était de balayer sa tessiture, de lab4 à mib5 et de faire une chanson d’amour.
Et puis je l’ai reprise, des années après, et j’ai fait un arrangement piano et cordes, et demandé à Mathieu Lesieur, l’ingé-son du studio Record-It, s’il connaissait une chanteuse qui pourrait chanter ça, parce que chantée par moi… bon, pas génial ! Il connaissait une chanteuse, OféeLia. Ils m’ont fait la surprise de cet arrangement vocal magnifique, qui sublime merveilleusement cette chanson. Merci à eux, merci du fond du cœur !
Paroles et musique : Jean d'Oran | Arrangements vocaux : Oféelia
La nuit est tout près de sa perte,
Laisse donc la fenêtre ouverte.
Nous ferons l’amour à l’aurore
Dans un feu d’artifice d’or.
Alors fais ruisseler tes mains
Le long de mes hanches bien pleines,
Et fais bondir ce sang éteint
Le long du trajet de mes veines.
Jusqu’à mon cœur, jusqu’à mon cœur
Refrain Donne-moi les matins sucrés
Dont je rêvais depuis l’été,
Fais-moi les mille et un amours
Pour me faire enfin voir le jour.
Viens faire couler sur ma peau
L’eau de dizaines de ruisseaux
Rebondissant sur mes seins blancs
Et sur mon ventre palpitant.
Presse-ma tête dans tes bras
Jusqu’à te faire entrer en moi
Et fais-moi sombrer dans les draps
Qu’il n’y ait plus entre nos bras
Que toi et moi, que toi et moi
Refrain Donne-moi le matin sucré
Dont je rêvais depuis l’été,
Fais-moi les mille et un amours
Pour me faire enfin voir le jour.
Toi, tu me lècheras le corps
Et mon cœur va battre plus fort,
Alors la grande envie de danse
Je la sentirai qui s’élance.
Je vais me plier en accord
Avec les vagues de ton corps
Et lorsque je m’envolerai
Je ne pourrai plus que crier,
Rire et crier, rire, et pleurer.
Refrain Donne-moi ce matin sucré
Dont je rêvais depuis l’été,
Fais-moi les mille et un amours
Et puis laisse-moi voir le jour.
Merci à Lilou, à Zed, à Ophélie, aux Deux Sœurs, à la Chocolatine, à Pain et tomate, à Marius, à Quentin, à Kevin, à Presonus et à Studio one, à Record-It, à Mathieu, à Manu, à Nohra, et à Coryse
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