Jean d’Oran

Un deuxième disque, enfin !

Enfin, quand je dis disque, c’est en référence aux temps anciens des galettes de 30 cm en vinyle qui se rayaient, qui s’encrassaient et qui donnaient rapidement l’impression que l’enregistrement avait été fait au coin du feu ! Il en reste l’idée des plages, et celle de la pochette carrée.


Celui-là est un peu plus sombre que le précédent, peut-être…

Des nuits :

Ces nuit où l’on part en balade, à l’aventure aventureuse, pas l’aventure aventurière ; mais ça tourne souvent en rond ou en ridicule : «Quel est votre signe ? Taureau ? Aahh, j’en étais sûre ! »  Des aventures parfois glauques, et rarement illuminantes…

Des espoirs :

Des espoirs de bonheur ? C’est arrivé, et ça arrivera encore, cette merveilleuse congruence des âmes, des corps et des pulsions. Mais c’est parfois aussi au réveil l’effondrement de cet espoir, le désespoir de constater le désamour vite installé ; le désespoir aussi d’une humanité dont on fait partie, ce dont on peut avoir honte.


Plus sombre, avec plus de guitares électriques et moins de hautbois, et plus de textes mis en musique pour en faire des chansons que des chansons classiques. 

Comme pour le premier opus, Norha a fait les prises de son, les guitares électriques, la basse que j’avais mal écrites à la souris, les batteries et certains arrangements. Il a aussi masterisé chaque chanson, sauf Comptine, traitée par Matthieu Lesieur au Studio Record It Yeah !

Les chansons suivantes seront mises à disposition dans les jours qui viennent ! Le mieux à faire si vous êtes intéressées ou intéressés est de vous enregistrer pour être mis au courant des modifications ! 



1 - Pianiste de bar voir les paroles

2 - Nuits voir les paroles

3 - Demain voir les paroles

4 - Moloch voir les paroles

1 - Pianiste de bar


Écouter un pianiste de bar que personne n’écoute ? Gérard Pontieux était le pianiste de l’Oyster Pub, Piano-bar et restaurant de Nice dans les années 70 où j’allais finir mes nuits d’étudiant, l’écouter chanter Bécaud, Brel, Ferré, Fugain, Lama, Legrand, Nougaro, et faire le bœuf avec les jazzmen de passage. Mais les remarques sont vraies : les clients du bar étaient souvent là pour draguer, ou boire…


Paroles et musique : Jean d’Oran  | Directeur artistique : @Norhafr 


Dix heures et quart

et quelque part

il va chanter

il va fumer

et il va boire

un scotch ou cent

ça fait vingt ans

que chaque soir

il vient s'assoir

sous le miroir


Et puis ce soir

encore une fois

comme chaque soir

ils seront là

venus pour voir

venus pour boire

ou pour les femmes

ou pour la dame

qu'ils aimeraient

bien enflammer


Mais il est là,

avec sa voix

il a le don

de ses chansons

alors le cœur

des dames en fleur

bat follement

à ses élans

de solitude

comme d'habitude,


et il leur chante

pour leur plaisir

les chansons de

leurs souvenirs

alors les yeux

des dames bleues

vont lui souffler

tous les mots-clés

pour qu'il emporte

leur âme morte.


- - - - - - - -


Trois heures et quart

et quelque part

au coin d'une rue

la grande enseigne

rouge s'est tue

et son cœur saigne

et il s'en va

finir sa nuit

très loin, là-bas,

le soleil luit


Lui voudrait bien

jouer Chopin

à pleines mains

et qu'à la fin

elle revienne

sa jeunesse

avec ses haines

et ses détresses

que ses amours

renaissent au jour


et vous croyez

que c'est facile

de bien chanter

l'esprit tranquille

de recommencer

tous les soirs

même quand on est

au désespoir ?


Demandez-lui.

2 - Nuits

…et puis marcher dans la nuit dans la ville en rentrant du Piano-bar, les rues désertes et les feux tricolores devenus clignotants orangés, parce qu’il est plus de deux heures… D’autres attardés, d’autres noctambules en quête d’on ne sait quoi, ou qui simplement rentrent chez eux; la marche qui donne le tempo et la chanson qui nait, comme ça, sur un rythme binaire, introspective…


Paroles et musique : Jean d’Oran  | Directeur artistique et guitares électriques : @Norhafr  

Mes pas qui marquent dans l'espace
le rythme d'un chant qui m'agace
entre les voitures bien rangées
et les clignotants orangés

des qui reviennent de faire l'amour
avec de petits yeux qui meurent
et des qui s'en vont faire l'amour
avec les yeux pleins de candeur...

Un mec tout seul sur une affiche
que je regarde et qui s'en fiche
qui dit à la nuit qu'il est bien
parce qu'il boit la bière «Machin»

Une fille qui fait la borne
et quand j'approche c'est un homme
malgré le fard et les faux-cils
elle est poilue jusqu'aux chevilles

La lumière bleue d'un réverbère
une clochard seul et triste et sale
et cette impression de misère
et son regard qui me fait mal

La rue d'après, c'est le silence;
un chat qui sort et qui s'élance
d'une poubelle qui déborde,
et une belle qui m'aborde...
et qui est belle!

L'amour, la nuit,
ça veut dire un hôtel,
avec un escalier,
la saleté partout
et cette chambre vile

ça me rappellerait
que l'amour et la nuit
que l'amour et la mort
c'est du pareil au même
et que je ne suis rien

ça me rappellerait
des choses inconnues
de quand j'étais tout nu
que j'ai trop bien cachées
Alors moi, j'attendrai
et quand il fera jour,
que le soleil sera
très haut, qu'il brillera
alors moi, je viendrai
et l'on vivra l'amour

3 - Demain

Une chanson dont je n’ai jamais su si j’en étais le sujet ou l’objet, si c’est une fille ou un garçon qui la chante, et qui la chante à une fille ou à un garçon... Tu, est-ce toi dont je parle ou moi qui chante ? Qui relate cette aventure, cette histoire qui n’a pas fini?
Une autre version du dé-espoir, de la perte de l’espoir. La tentation de fuir la souffrance de ne finalement pas être aimé au-delà de son corps. Le faux-amour, mais aussi parfois la rencontre de deux solitudes prisonnières de l’impossibilité d’aimer...


Paroles et musique : Jean d’Oran  | Direction artistique et guitares électriques : @Norhafr  

Demain ;
C’était demain, c'était hier,
Quand le piano s'est entr’ouvert,
Qu'entre ses dents de vieil ivoire
M'est apparue l'envie de boire.

Demain ;
La lune attendait la lumière,
La lune attendait depuis hier
Tu es apparu(e) devant moi,
Et tu as dit : je te veux, toi !

Demain,
Quand le soleil se lèvera
Sur notre lit et sur nos corps,
Quand disparaitra le décor,
alors,
tu te reconnaitras.

Demain,
Tu sortiras de notre lit,
Tu entreras dans mon oubli,
Tu renieras tous tes serments,
Tu remettras tes vêtements.

Demain,
Tu iras prendre un café-crème
en te jurant bien que tu m'aimes
et tu souriras aux passants
comme tu souris en ce moment.

Demain,
tu passeras sur l'autre bord,
tu oublieras jusqu'à mon corps;
moi j'attendrai jusqu'à la nuit,
et je m'échapperai du puits.

Demain,
C'était demain, c'est bien cela,
quand le piano s'entrouvrira,
qu'entre ses dents de vieil ivoire
m'apparaitra l'envie de boire

Demain
Tu prends ton courage à deux mains
et tu me dis que tu m'adores,
tu te ressers un peu d'alcool,
tu allumes une cigarette
et tu m'échanges un peu d'amour
contre une nuit sans solitude.

4 - Moloch

C’est parfois dangereux, de fréquenter une divinité: on en arrive à se battre avec un Dieu, ou contre soi…Moloch, Le dieu que Gustave Flaubert avait arrangé à sa sauce Salammbôesque, il n’avait rien de carthaginois, mais je l’ai cru pendant longtemps.
Il m’en reste le phantasme du Dieu cruel dont la colère n’est apaisée que par les sacrifices de ses propres enfants en holocauste. Un Dieu qui résout tes problèmes si tu lui offres la chair de ta chair dans une immense souffrance. Un ami, en somme, détestable, haïssable, et qu’il faut vaincre pour se libérer (de soi-même) et vivre, enfin.


Paroles et musique : Jean d’Oran  | Direction artistique et guitares : @Norhafr  

Quand la musique emplit l’espace,

Quand les soleils se font étoiles,

Quand l’orient devient océan,

Et que tu es tout contre moi ;

Je t’aimerai,

Je t’aimerai.



Amène-moi dans ton système,

Et chante ma chanson de haine,

Et mets ta drogue dans mes veines,

And sing a song that changes my brain,

Et je t’aimerai,

Je t’aimerai.


 

Regarde au fond de l’Univers,

Là où il n’y a plus de terre,

Là où Moloch sort de la mer,

Lorsque tous les oiseaux se terrent,

Et je te suivrai,

Je te suivrai.



Moloch est couché sur la grève,

Et chante ma chanson de haine,

Joue avec le sable et le vent,

Et mets sa drogue dans mes veines,

Mais je le tuerai !

Je le tuerai !



Moloch, c’est le dieu de la mort,

Moloch, c’est le dieu de l’amour,

Moloch, c’est le dieu de mon âme,

Mon âme sans le cœur autour.

Moloch, tu es toujours autour,

A rire avec moi de mes tours,

A ricaner de mes amours ;

A ricaner de mes amours !

Mais je te tuerai !

Je te tuerai !


…………


Mais la musique devient vague,

Et ton corps se transforme en sable,

Et mon corps, poussé par les vagues,

Vient s’échouer sur ton corps stable

Et je vais t’aimer,

Je t’aimerai.

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